Lettre ouverte aux femmes du XXI° siècle

C’est un homme,  Joseph de Ligne qui a écrit : « les hommes font les lois, les femmes font les mœurs ». Comme ce fut vrai. Et combien ça demeure vrai.

Vous êtes l’essentiel de la vie.

Et sous toutes les latitudes, dans tous les pays, oui, vous vous ressemblez toutes. Je pense notamment aux pays pauvres ou émergents, où les femmes y « portent » la société naissante.

On aurait pu croire qu’avec le XXI° siècle, les questions de parité, d’égalité, de liberté même, vécues au féminin seraient dépassées. Las, elles demeurent d’actualité. Pire, une femme meurt encore tous les 3 jours en France sous les coups, bien souvent d’un proche. Dans le monde, 70% des êtres touchés par l’extrême pauvreté sont des femmes.

Je le rappelle, car les progrès, c’est vrai aussi, réalisés dans la défense et la promotion de la condition féminine ont été importants depuis le milieu du siècle précédent et pourraient nous faire oublier les drames ou les inquiétudes qui subsistent. 

Depuis que les mondes,  professionnel, artistique, citoyen, politique se sont ouverts à vous, vous êtes partout. Et vous réussissez. Et lorsque vous échouez vous faites en sorte que votre échec soit un défi pour d’autres femmes.

Et nous, nous avons intégré, bien qu’imparfaitement puisque des inégalités criantes demeurent, que les Droits des hommes, ce sont aussi les Droits des femmes. Ce fut long et vos mères et vos grands-mères ont payé le tribu de cette reconnaissance.

Vous avez une force particulière : lorsque notre société humaine se veut étriquée ou petite, vous, vous demeurez grandes. C’est aussi votre force en politique, même si parfois, elle vous conduit à sortir des chemins que nous, les hommes,  considérons comme incontournables. Comme on ne vous a pas toujours fait votre juste place, vous osez désormais la prendre.

Cette semaine, une Journée vous est dédiée. C’est dire : il a donc fallu consacrer une Journée spécifique, un peu comme si la femme était un être en marge de la société !

Certes, l’intention était louable mais elle en dit long sur le chemin à parcourir.  Discrètement, cette année, ce 8 mars, je le dédierai à l’une de nos collègues socialistes qui vient de disparaître prématurément, Sophie Dessus, députée de Corrèze.

Elle était un peu l’exemple de la liberté de ton et d’esprit qui sied au débat démocratique. Elle y ajoutait une extrême et réelle gentillesse qui faisait que…même à droite nous l’aimions. Il y a deux ans, invités ensemble à un colloque sur les droits des femmes, elle avait aimé et voulu partager une belle phrase de Gandhi que j’avais citée  : « Si la non violence est la loi de l’humanité, l’avenir appartient aux femmes. Qui peut mieux faire appel au cœur des hommes, que la femme ? ».

En ces temps de violence, je crois et espère beaucoup en l’avenir de la femme