Témoignage de Maxime, en stage au cabinet parlementaire

Étudiant en Droit public à la Faculté d’Aix-en-Provence, j’ai eu de nombreuses fois l’occasion d’étudier le fonctionnement de nos institutions, et plus précisément de l’Assemblée nationale, qui élabore la règle juridique sans doute la plus connue de France : la Loi. J’avais même eu l’occasion de me rendre au Palais Bourbon pour des recherches, mais encore jamais pour véritablement me rendre compte de son fonctionnement administratif et politique au quotidien.

Ce stage auprès de Monsieur Christian Kert en a été l’indéniable occasion.

Tout d’abord, qu’il est étrange de prendre le pouls d’une institution que l’on étudie pendant des années dans des manuels et des cours magistraux… Aussi bon puisse être le professeur qui vous racontera l’Assemblée nationale, cela ne remplacera jamais l’expérience de vivre à son rythme, surtout auprès d’un député aussi actif !

La première question que l’on se pose, dans cette situation, est celle de savoir comment la Représentation nationale peut s’organiser autour de 577 élus venant de toute la France et du monde entier (pour les départements d’outre-mer et les représentants des Français de l’étranger), aux bagages politiques, sociaux et professionnels aussi différents (ne comptez pas moins de 44 catégories socio-professionnelles qui sont représentées dans l’Hémicycle !). Et surtout, comment autant de personnes qui n’ont pas toutes reçues une formation particulière en Droit, et qui tiennent leur mandat d’une élection politique font-elles pour prendre des décisions qui, toutes, auront un impact juridique dans la vie de plus de 60 millions de Français ?

D’abord, les députés ne sont pas seuls. Ils sont assistés par des collaborateurs contractuels qui se chargeront des tâches en arrière-plan mais néanmoins indispensables au travail de représentation des députés. C’est l’occasion pour moi de remercier Florence Perrin et Béatrice Chavinier-Bodin pour leur accueil et pour avoir autant partagé sur leur travail fastidieux mais néanmoins passionnant : elles collaborent avec d’autres députés et leurs collaborateurs pour rédiger les amendements et les propositions de lois, mais aussi gèrent l’agenda complet de leur élu, dont la journée est réglée comme sur du papier à musique. Et surtout, elles s’occupent de la recherche juridique pour constituer les dossiers et répondre aux questions diverses et variées que peuvent poser les citoyens à leur député, ce qui demande autant de patience que de méthode.

Aussi, avec le temps, les problèmes se font de moins en moins sentir, surtout quand on est un député avec autant d’expérience que M. Kert : on développe très vite ses spécialités, ce qui permettra de choisir à quelles réunions et commissions l’on va se rendre, afin d’être utile au maximum. Le domaine de prédilection de M. Kert est sans aucun doute celui de l’audiovisuel, dont il a pu faire démonstration de son étendue au moment où l’Assemblée est en train de travailler sur un projet de loi sur la culture. Très intéressé par les risques naturels, il préside également l’Association France de Prévention des Catastrophes Naturelles, qui a tenu cet été son assemblée générale, ainsi qu’une réunion constituée d’experts en la matière au ministère des Finances, et, aussi, a posé une question au Gouvernement sur l’incendie du 14 Juillet dernier à la raffinerie de Berre l’Étang, un site classé SEVESO. Très au fait sur les questions de diplomaties, il s’est rendu à des réunions avec l’Ambassadeur d’Iran pour le questionner à propos du récent accord sur le nucléaire civil de la République iranienne, ainsi qu’à l’audition d’une association de Chrétiens d’Orient qui était venue témoigner de l’horreur quotidienne qui était vécue par ceux qui étaient restés sous la menace dans la zone d’influence de l’État Islamique.

Chaque fois, j’étais en présence d’un député attentif, intéressé, et surtout à l’écoute et soucieux de résoudre les problèmes de ceux qu’il avait en face de lui, lors de réunions avec des associations au Palais Bourbon, comme au cours de rendez-vous avec des citoyens de la circonscription, à son cabinet parlementaire d’Aix.

Ainsi, un député peut ne pas être en séance dans l’hémicycle, mais attention, ce n’est pas parce qu’on ne le voit pas qu’il ne se démène pas pour autant ! Preuve en est l’activité nocturne tout aussi ardente du Palais bien après que le soleil et la plupart des gens se soient couchés ! Les séances peuvent finir jusqu’à tard dans la nuit, il n’est pas rare que l’Hémicycle soit encore animé de débats passionnés même à deux heures, et la bibliothèque habitée d’inlassables travailleurs ou d’un député à la recherche du détail manquant à son œuvre dans les nombreux volumes toujours disponibles à cette heure-ci…

Si les cours prodigués par l’excellente « maison aixoise » en Droit constitutionnel m’avaient permis de m’attendre à autant, ce que M. Kert m’a fait découvrir allait encore au delà. Désormais, quand je regarderai un texte de loi, je ne pourrai m’empêcher de penser à des hommes et des femmes comme lui, avec le souci de l’intérêt général et du travail bien fait pour seul moteur, et qui ne sont pas arrêtés par une logique strictement partisane. Pensez bien : il a fait « niche commune » avec Mme Buffet et M. Mamère, pour déposer et prochainement faire voter une proposition de loi renforçant la protection du secret des sources de nos journalistes !

Enfin, telle Janus, notre Assemblée cache, derrière cette face « politique », une face bien plus juridique, que j’ai découverte : interviennent alors les administrateurs et administrateurs adjoints, qui traduisent la volonté politique de nos représentants dans un langage juridique indispensable au travail législatif. Et comme pour nos députés, n’allons pas imaginer que ces administrateurs sont aux 35 heures… A certains moments de l’année, comme lors du débat sur la « Loi Macron », ces 35 heures ont été effectuées… en deux jours ! Car oui, il faut bien suivre le rythme effréné de nos députés si l’on ne veut pas que le travail législatif prenne du retard…

Merci à Monsieur Kert de m’avoir fait vivre ce qui me passionne et me guide depuis 5 ans dans l’étude du Droit, et surtout de m’avoir fait travailler pour un Représentant aussi représentatif de la France : passionné, droit, bienveillant et talentueux !