Couper les enfants de leur propre héritage culturel.

Comme s’il n’était pas suffisamment englué dans le débat constitutionnel sur la déchéance de nationalité, s’il n’en avait pas assez de braver l’opinion avec une courbe du chômage qui refuse de s’inverser, le gouvernement s’est mis en tête de « réveiller » un texte vieux de 26 ans, quasiment oublié, une réforme de l’orthographe dont les règles, adoptées par le Conseil Supérieur de la Langue Française avaient, à l’époque, un caractère facultatif.

La polémique enfle depuis que les manuels scolaires ont intégré ces dispositions.
Première réflexion : il y aura donc désormais en France, les tenants de l’ancienne orthographe (utilisateur de l’ancien dictionnaire) et les pratiquants de la nouvelle orthographe et donc des nouveaux ouvrages.

On aurait voulu créer un « clivage » supplémentaire dans la société française que l’on n’aurait pu mieux s’y prendre.
Mais, seconde réflexion, plus qu’aux résultats que l’on va obtenir, quel est le but poursuivi ? Je crois que l’on peut parier, sans grandes craintes de se tromper, qu’il y a un calcul idéologique, quelque chose qui ressemblerait à une volonté de couper les enfants de leurs racines, de leur propre héritage culturel, petit complot qui poursuit l’œuvre entreprise en s’attaquant au latin et au grec. Loin de « libérer » les esprits, les instigateurs de ces pseudos réformes s’attaquent en fait aux fondements de l’éducation et cherchent en quelque sorte à apprendre la facilité. L’air du temps socialiste.
Enfin troisième réflexion, l’argument selon lequel ces simplifications proposées faciliteront l’acquisition de l’orthographe aux élèves. C’est fallacieux car surtout elles permettront aux élèves les plus      « malins » de s’engouffrer dans la brèche que constituera la possibilité de « discuter » les règles enseignées.
En pleine période de doute pour notre société française, fallait le faire. Ils le font !