IL  FAUT QU’UNE GRANDE AME SE REVEILLE.

Qu’avons nous fait de cet été 2015 ? Je ne parle pas de nos vacances respectives, tout le monde s’en moque. Et à juste titre. Je veux dire qu’avons-nous fait pour que le monde aille mieux ? Vous allez me répondre que chacune, chacun de nous n’y peut pas grand-chose. Or, je réfute cette réponse car je crois intimement que du plus humble au plus titré d’entre nous, notre rôle, notre mission, c’est quand même d’éveiller nos consciences à ce qu’il se passe.

Et ce qu’il s’est passé cet été, au-delà du soleil, des festivals, de l’afflux de touristes, ce qu’il s’est passé nous ne l’aurions sans doute pas imaginé possible voici 20 ans seulement.

Sur une autoroute d’Autriche, 71 « réfugiés » ont été retrouvés entassés, dans un épouvantable amas en décomposition, enfermés dans un camion, oui dans un camion abandonné par des barbares passeurs. Des hommes, des femmes et des enfants. C’est-à-dire nous, sans la chance de vivre en démocratie ! Dans le même temps d’autres réfugiés mourraient en Méditerranée, chronique devenue tellement banale.

Le débat a rebondi malgré la torpeur de l’été : que faut- il faire ?

Dresser des herses, comme en Hongrie par exemple, solution glaçante et dont on voit bien les limites ? On ne pourra pas longtemps se contenter d’affirmer qu’il faut tarir le flot par des murs, des barrages policiers , des barbelés. Oui, l’urgence passe par là. Mais il s’agit d’êtres humains. Et on ne pourra pas longtemps gérer la seule urgence.

D’autant que l’’Europe peut trouver là une occasion, enfin, de montrer sa dignité et son humanité. L’Europe doit s’unir pour trouver des solutions. Il en existe. Saluons au passage le courage d’Angela Merkel qui a fait comprendre au peuple allemand que ces flux migratoires peuvent devenir une chance s’ils sont maîtrisés et accompagnés.

Que s’est- il passé cet été ?

A Palmyre, ce joyau de l’histoire de l’humanité, un conservateur en chef qui a voué sa vie à la protection de ce site, un « vénérable » de 82 ans, a été torturé et exécuté, et décapité pour avoir refusé de dire où il avait mis les trésors de Palmyre à l’abri.

L’opinion internationale s’est elle dressée avec des mots de feu pour dire l’horreur et le refus de cette barbarie ? L’opinion internationale a SEULEMENT murmuré alors que pour combattre l’horreur,  il faut qu’une grande âme se réveille.

Y sommes-nous prêts ? Nous devrions l’être car cette guerre se répand.

Dans un Thalys un « timbré » de 26 ans – qui n’a même pas le courage de revendiquer son projet – veut déclencher un carnage. Il y faut providentiellement la présence de jeunes costauds américains pour dévier la trajectoire diabolique. Au fait quelques courageux « observateurs » ont estimé que le terme de héros accordé à ces jeunes gens était peut être « superflu ». Je pense qu’il eut été bon que ces « observateurs » soient les passagers de la voiture 11 de ce Thalys , ce jour là, pour qu’ils reviennent à de meilleurs sentiments !

Oui, il faut qu’une grande âme européenne se réveille. N’en doutons pas, c’est possible.

Et je le dis avec d’autant plus de force, qu’ ici, en Provence, terre de Méditerranée,  nous pouvons être, par notre géographie, notre culture,  notre volonté de comprendre et d’intégrer l’autre, nous pouvons, nous devons être ces éveilleurs de conscience. Celles et ceux qui, utilisant la leçon du réel alimenteront l’espérance.

Qu’au moins les élections régionales servent à cela : l’éveil d’une conscience de l’humain.